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Aquarelliste et artisan fabricant d'aquarelle artisanale située en Occitanie à Toulouse.
Curieuse et adepte de la mignonitude, j'aime peindre des choses tendres et douces.
Peau d’âne est un conte écrit par Charles Perrault et publié en 1694. Je l’ai redécouvert il y a deux ou trois ans en le lisant, dans sa version classique, à mon neveu et à ma nièce. Et ça a été une révélation ! En effet, le conte m’a beaucoup plu mais en plus, il m’a semblé que Peau d’âne était un parfait terreau à idées de couleurs. J’ai même beaucoup hésité sur les couleurs que j’allais fabriquer car j’avais (presque) trop de possibilités.
L’an dernier, sur les recommandations de mon amie Sophie aka Lucy Dreams, j’ai visionné l’adaptation film de Jacques Demy. Et j’ai évidemment adoré. Ce film est drôle, kitch, et il reprend l’histoire avec des clins d’œil tout à fait intéressants (mention spéciale pour la fée des Lilas voyageuse dans le temps et éprise du roi).
Dans ce film, tout est fabuleux. Ceci dit, le plus beau, cela reste les décors et les costumes ! Et c’est là que j’ai pu me décider pour les couleurs du set Peau d’âne : les magnifiques robes portées par Catherine Deneuve.
Du film à l’aquarelle…
Pour chaque costume, je vais vous expliquer mon choix de fabrication de couleur qui s’en est suivi.
La robe couleur de soleil
La robe couleur de soleil, resplendissante, un véritable bijou lumineux !
J’avais déjà fabriqué plusieurs dorés… Je trouvais dommage de me relancer dans la fabrication d’un énième mica. Alors, j’ai voulu suggérer la candeur et la beauté de la princesse. J’ai choisi de fabriquer un rose à paillettes. Ainsi, la robe couleur de soleil est devenue une aquarelle duochrome rose et doré, suggérant l’éclat de l’aube et du coucher de soleil, la jeunesse de la princesse, sa beauté et sa candeur.
Couleur de soleil allie donc deux types étapes de fabrication : une première pour le mica, et un deuxième le dosage du rose afin que celui-ci soit doux mais ne tire pas trop vers l’orangé.
Comme j’avais tout de même envie de proposer un nouveau mica, j’ai travaillé sur une aquarelle cuivrée !
Chypre est disponible sur la Boutique en ligne.
La robe couleur de lune
La robe couleur de lune, une véritable merveille… Ma préférée, il faut le dire !
Tout comme pour le doré, j’avais déjà fabriqué un argenté. Je ne voulais pas être trop redondante alors j’ai souhaité fabriquer un argenté plus scintillant, plus frais, plus bleuté. Et je l’ai travaillé de manière à ce qu’il laisse deviner des nuances gris ardoise. La robe couleur de lune est devenue une aquarelle duochrome argenté bleuté et gris-brun, reflétant la lumière scintillante de l’astre, mais aussi sa texture et sa couleur quand elle est plus sombre.
Tout comme Couleur du soleil, Couleur de lune a été fabriquée en deux temps. D’abord, j’ai fabriqué un gris brun, puis j’ai ajusté avec le mica argenté. Je souhaitais que le mica reste très clair et lumineux.
La robe couleur du temps
La robe couleur du temps, une robe confectionnée en toile de cinéma sur laquelle était projetée des images filmées d’un ciel bleu nuageux. Quel génie !
Couleur du temps est celle qui m’a donné le plus de fil à retordre car je ne voyais pas l’intérêt d’un bleu tout simple. J’avais songé à fabriquer un bleu céruléen qui granule et qui est de toute beauté. Mais cela ne me semblait pas assez royal, assez original ! J’ai donc travaillé l’idée d’un ciel mouvant, allant du crépuscule, à l’aube, au bleu ciel. J’ai choisi également de faire un petit clin d’œil à la fée des Lilas en choisissant un bleu qui tire sur le parme.
La robe couleur du temps est devenue une aquarelle duochrome magique… Elle va du parme au violine, au vieux rose, avec beaucoup de granulation.
La fabrication a été complexe, longue mais ça en valait la peine !
Couleur du temps a été très longue à fabriquer. J’ai d’abord préparé une première « pâte » d’aquarelle pervenche/parme. Puis, une deuxième couleur vieux rose. Chaque cupule a nécessité 5 à 6 couches de la première pâte mélangée à la deuxième à un moment bien précis du processus.
La peau d’âne de la princesse
Et la peau d’âne ! Une véritable peau d’âne d’ailleurs pour le film…
Pour la peau de l’âne, je ne voulais pas fabriquer un simple brun. Il me semblait que justement une aquarelle granuleuse avait tout son sens car elle pouvait alors suggérer la texture d’une peau d’animal. J’ai choisi de fabriquer un brun qui tire sur le bleu afin de faire référence à la robe la plus portée par la princesse (incarnée par Catherine Deneuve). Cette dernière étant une robe bleu turquoise.
Ainsi, Peau d’âne est un brun bleuté duochrome…
Peau d’âne est composé de trois pigments différents qui ont demandé beaucoup d’ajustement pour obtenir un brun pas trop orangé, ni trop foncé/sombre.
Conseils d’utilisation de ces aquarelles duochromes
Ce set Peau d’âne est composé de quatre aquarelles granuleuses et duochromes. Granuleuse signifie que les pigments de l’aquarelle se regroupent en petits amas, ce qui donne une texture non uniforme à la couleur voire une texture tachetée. Duochrome signifie qu’avec de l’eau, l’aquarelle se scinde en plusieurs couleurs presque distinctes.
Ainsi, ces aquarelles se révéleront avec les jeux d’eau. En mouillé sur mouillé, vous aurez plus de variations et de surprises.
Si au contraire, vous souhaitez obtenir des teintes plus contrôlées, utilisez ces aquarelles avec peu d’eau. Ceci étant dit, il sera difficile de contrôler Couleur du temps. Selon les couches d’aquarelles, il y aura plus de vieux rose ou plus de parme… Impossible de savoir à l’avance. C’est ce qui la rend justement magique : son imprévisibilité !
Bonjour ! Aujourd’hui, je vous partage un petit travail d’aquarelle réalisé durant le challenge de la Folktale Week de 2025.
La Folktale Week est un challenge créatif qui dure une semaine et qui a lieu chaque année en novembre sur les réseaux sociaux. Ce défi créatif fonctionne sur le même principe que Inktober, excepté que ce challenge tourne autour des contes et des histoires, et ne dure qu’une seule semaine.
Je prends plaisir chaque année à participer à cette session d’illustrations à l’aquarelle. Pour 2025, j’ai décidé de profiter de la sortie du set d’aquarelles artisanales Peau d’âne, et j’ai utilisé essentiellement les couleurs de cet assortiment pour peindre des scènes du conte écrit par Charles Perrault.
J’ai donc sélectionné quelques passages du conte à illustrer. Pour certains, j’ai dû extrapoler évidemment. C’est le cas de la proposition « écho »… Il n’est pas question d’écho à proprement parler dans le conte Peau d’âne.
Je vais profiter de que le conte est en ligne et accessible gratuitement pour vous en proposer un résumé accompagné de mes six illustrations. Ainsi, si vous voulez lire la version originale (ou même la version moderne) vous le pouvez. Et si vous avez envie simplement de parcourir mon travail, il est contextualisé.
Comme je n’avais pas beaucoup de temps à accorder au challenge cette année, j’ai décidé de peindre sur des petits formats d’environ 10 cm par 6 cm (plus petit que le format carte postale). J’ai peint en trois heures environ les illustrations. J’ai fait des dessins minimalistes, sans trop passer de temps sur les détails afin de laisser les couleurs se dévoiler à l’aquarelle.
Je participe à la Folktale week sur le thème de Peau d’âne.
Dans un royaume, la reine mourante fait promettre à son roi de ne se remarier qu’avec une femme plus belle et plus vertueuse qu’elle-même.
Première illustration à l’aquarelle pour « night » (nuit en français). Le ciel est peint avec Scylla, une couleur éphèmère. La lune resplendit grâce à Couleur de lune, une aquarelle du set Peau d’âne.
Le roi dévasté tient sa promesse. Pendant un temps il s’abandonne à son chagrin. Il hurle sa détresse à travers son royaume, seul l’écho de ses pleurs lui répond.
Puis, pressé par ses conseillers, il finit par céder et reçoit des belles dames des quatre coins du monde. Mais aucune n’est aussi belle ni aussi vertueuse que la défunte reine. Jusqu’au jour où il finit par s’apercevoir que sa fille bien-aimée pourrait bien être la seule femme qui lui permette de tenir sa promesse…
Deuxième illustration pour « écho ». Les monts sont peints avec Peau d’âne, le ciel avec Couleur du temps.
Épouser sa fille, mais quelle bonne idée ! Si les scrupules n’ont pas freiné le roi, son héritière, elle, n’en démord pas : hors de question de se marier avec son géniteur. Mais comment lui dire non ?
La princesse demande alors l’aide de sa marraine la fée des Lilas. Cette dernière l’encourage à réclamer des cadeaux difficiles à obtenir à son père. S’il ne peut pas contenter la princesse, il ne l’épousera pas.
Or, le roi parvient sans grandes difficultés à offrir à sa fille d’abord une robe couleur du temps, puis une robe couleur de la lune, et enfin, une robe couleur du soleil.
Dépitée, la marraine finit par suggérer à la princesse d’exiger la peau de l’âne chéri du roi. Car cet âne, au lieu de déjections habituelles, rend des pièces et des écus.
Mais le roi ne rechigne pas et sacrifie son âne. Il ne reste plus que la fuite pour éviter ce mariage incestueux.
C’est sous la pluie que la jeune princesse, enveloppée de la peau d’âne, s’échappe du château.
Peau d’âne peinte pour l’illustration « pluie ». La peau est peinte avec Kuma et Peau d’âne justement. Le ciel est peint avec Peau d’âne et Couleur de lune.
La princesse, vêtue de sa peau d’âne, et la trogne barbouillée de charbon, finit par se faire accepter dans une ferme, loin du royaume de son père. Là, elle s’occupe de « laver les torchons, nettoyer les dindons et l’auge des cochons ».
En secret, parfois, il lui arrive de revêtir ses belles robes. Un jour, le prince de ce royaume l’aperçoit par le trou d’une serrure alors qu’elle porte une de ses belles tenues.
Il en tombe amoureux immédiatement. Les villageois ne la connaissant que sous le nom de Peau d’âne la dénomment ainsi devant le prince.
Il finit par rentrer chez lui transi d’amour et tombe malade. Ses parents, pour lui faire plaisir, lui obtiennent un gâteau préparé par Peau d’âne.
Pour cette illustration, j’ai voulu représenter le moment de la confection du gâteau (le mot du jour était « livre »). La vue de dessus est une première pour moi. J’aime bien l’ambiance que crée Couleur du soleil avec ce rose tout doux.
Réfugiée à l’abri des regards, Peau d’âne se débarbouille pour préparer son gâteau. La magie est partout autour d’elle : la baguette qui fait apparaître la caissette contenant ses robes… mais aussi sa tranquillité dans sa petite maisonnette. Sa marraine la fée des Lilas veille sur elle.
Tandis qu’elle cuisine son gâteau, sa bague glisse de son doigt. Une belle émeraude sur un anneau d’or. Le fait-elle exprès ou est-ce un accident ?
Quand le gâteau est enfin délivré, le prince l’engloutit et manque de s’étouffer avec l’anneau…
La maison de Peau d’âne dans la forêt. Le mot du jour était « enchantement ». Il y a beaucoup de magie dans ce conte mais pour suivre la chronologie du conte, je fais référence à sa maisonnette qui la protège des regards lorsque Peau d’âne revêt ses belles robes.
Le prince garde la bague près de lui et pense sans arrêt à la jeune fille à qui elle appartient. Il finit par faire de la fièvre et les médecins diagnostiquent : il est malade d’amour.
Le roi et la reine, ses parents, viennent le voir et lui demandent de dire qui il veut épouser. Le prince explique qu’il épousera celle à qui la bague ira. Le roi fait alors annoncer dans toute la ville que toutes les jeunes filles peuvent venir l’essayer, et que celle à qui elle ira deviendra l’épouse du prince.
Le prince enfiévré d’amour sous la nuit orageuse. Le mot du jour était « storm » soit « tempête ».
S’en vient une scène mémorable et truculente où princesses, baronnes, marquises et dames du royaume s’en viennent essayer ladite bague. Mais elle ne convient à personne. Jusqu’à l’apparition de Peau d’âne… Ô surprise, la bague lui sied parfaitement !
La joie du prince est immense, et celle de ses parents pas moins. Car la fée des Lilas apparaît alors et raconte l’histoire de Peau d’âne.
La première invitation à leur mariage est envoyée au père de la princesse, ravi de retrouver celle-ci en bonne santé.
Le prince fut couronné par son père et le couple royal vécut heureux et amoureux.
Le mot du jour était « aube ». Cela me semble parfaitement conclure le conte qui finit bien.
Voilà, j’espère que ces petits formats à l’aquarelle vous auront donné envie de lire le conte si vous ne le connaissiez pas. C’est évidemment un de mes contes préférés…
Si le set Peau d’âne vous intéresse, il sera disponible sur cette page :
28.00 € – 30.00 €Plage de prix : 28.00 € à 30.00 €
Bienvenue dans le conte merveilleux de Peau d’Âne. Pour ce set, je m’inspire des robes de Peau d’Âne du film de Jacques Demy qui me font rêver. Cet assortiment de 4 cupules de gland d’aquarelle artisanale duochrome soigneusement rangées dans leur écrin regroupe donc :
le rose scintillant doré Robe couleur du Soleil
l’argenté ardoise Robe couleur de Lune
le bleu parme Robe couleur du Temps(une aquarelle magique capable d’aller du bleu au violet au vieux rose)
le brun Peau d’Âne
Édition limitée. Disponible avec ou sans coffret kraft, mais toujours avec son nuancier à coloriser offert. Livraison à partir du 18 novembre 2025 (bien avant Noël!).
Aujourd’hui, je vous propose de faire un tour complet du blanc à l’aquarelle. Nous allons voir ensemble les différentes façons de peindre ou d’obtenir du blanc : que ce soit pour peindre un sujet naturellement blanc (comme la neige, les nuages ou un ours polaire), ou pour ajouter de la lumière à une scène (comme le reflet du soleil sur l’eau), ou pour apporter de la vibrance à une aquarelle en laissant respirer les couleurs avec des touches de blanc.
Et ne soyez pas surpris, nous ne parlerons pas longtemps des pigments blancs, car l’essentiel du travail du blanc à l’aquarelle se fait sans eux.
Rajouter du blanc
Le réhaut, qu’est-ce que c’est ?
Le mot « réhaut » désigne le fait d’ajouter du blanc pour rehausser une couleur ou raviver la lumière. Mais à l’aquarelle, la lumière vient du papier lui-même. On anticipe donc souvent ces zones dès le départ, plutôt que de les rajouter à la fin comme on le ferait à la gouache ou à l’huile. Il existe cependant des « astuces » ou des « techniques » où l’on ajoute du blanc en finition à l’aquarelle : dans ces cas-là, on peut bel et bien parler de réhaut.
Les techniques de réhaut à l’aquarelle
L’aquarelle blanche
C’est la première méthode à laquelle on pense quand on débute. Il existe bien de l’aquarelle blanche : on trouve notamment le blanc de Chine (plutôt transparent), le blanc de titane et le blanc de zinc (plus opaques). Cependant, à l’aquarelle, le principe est de travailler des couches les plus claires vers les plus foncées. Si, en fin de peinture, vous ajoutez des touches de blanc à l’aquarelle, le résultat peut être décevant. Et si vous essayez d’éclaircir vos couleurs avec du blanc, vous obtiendrez souvent des mélanges laiteux, car ces pigments sont semi-opaques voire opaques.À l’aquarelle, on éclaircit avec de l’eau, pas avec du blanc.
Le mixed media
Une autre méthode accessible aux débutants consiste à combiner plusieurs médiums. Une fois l’aquarelle sèche, vous pouvez utiliser un stylo blanc (souvent décevant pour retrouver du blanc), du pastel sec, de la gouache blanche opaque (ma technique préférée), un crayon de couleur blanc, ou encore un Posca ou de la peinture acrylique.
La gouache blanche opaque sera plus « blanche » qu’un crayon de couleur blanc (il ressort ici en violet à cause de l’aquarelle bleue en première couche).
Selon la texture de votre papier aquarelle, ces outils réagiront différemment : sur un papier torchon, les crayons feront ressortir la texture, tandis que sur un papier satiné, vous obtiendrez un rendu plus uniforme.
Astuces pour préserver le blanc avant de peindre (débutants et niveau +)
Le fluide de masquage (ou drawing gum)
Le fluide de masquage permet de préserver les zones blanches du papier. Selon les marques, la couleur du fluide diffère, mais le principe est le même : on l’applique, on peint autour, puis on le retire. Tous les papiers ne le supportent pas, il faut donc faire des tests avant de se lancer sur l’œuvre finale. Laissez toujours bien sécher avant de retirer le fluide, sinon le papier risque de s’abîmer.
Attendre que le papier/la gomme soient bien secs avant d’enlever cette dernière sinon elle arrache le papier.
Une astuce que je tiens de l’artiste Lucy Dreams : enduire légèrement le pinceau de liquide vaisselle avant d’appliquer le fluide pour éviter qu’il ne colle, et nettoyer ensuite à l’huile si nécessaire. Utilisez vos pinceaux les moins précieux pour cette étape ! Personnellement, je travaille avec un pinceau en silicone (attention, selon les marques, ils peuvent laisser des traces), puis je peaufine avec un pinceau à détails protégé au liquide vaisselle. On peut aussi détourner la technique en utilisant de la cire de bougie ou de la craie grasse, mais je ne l’ai jamais testée et il ne me semble pas qu’on puisse gratter facilement la cire ensuite.
Le ruban de masquage (ou masking tape)
Le ruban de masquage permet à la fois de fixer la feuille et d’obtenir des bords nets et blancs. On peut aussi s’en servir pour masquer de grandes zones, même si le rendu est forcément plus géométrique que celui obtenu au fluide de masquage.
C’est un bon complément quand les zones à préserver sont étendues. Je vous renvoie à la vidéo de la Danse Céleste de l’artiste Aemarielle pour en voir un exemple !
Attention toutefois au retrait : certains papiers s’arrachent facilement, donc testez avant sur un brouillon.
Tout comme la gomme de masquage, le ruban adhésif peut arracher le papier. Laissez bien sécher et allez-y doucement.
Réserver les blancs
Réserver les blancs est la technique par excellence pour « obtenir du blanc » à l’aquarelle. Elle demande de l’anticipation et c’est souvent ce qui pose le plus de difficultés aux débutants. Le principe est simple : ne pas peindre les zones que vous souhaitez laisser blanches. Le blanc à l’aquarelle, c’est le papier !
La lumière de cette baudroie abyssale ressort bien mieux du fait que je ne l’ai pas peinte.
Choisissez donc un papier dont la teinte vous plaît, car c’est lui qui servira de lumière à votre peinture. Quand on devient plus avancé en aquarelle on aura envie d’un papier qui mettra plus en valeur les couleurs et la lumière. Mais ça vient avec l’expérience et ce n’est donc pas un critère à prendre en compte quand on débute.
Conseils pour réserver les blancs
Vous pouvez tracer vos formes au crayon/stylo, ou peindre directement autour.
Ici, j’ai peint en mouillé sur sec tout autour d’une zone en forme de croissant de lune. Je ne l’avais pas dessinée au préalable.
Ici, j’ai tracé la forme de la lune avant de peindre autour. Attention, si vous peignez par dessus le crayon de bois, il ne sera plus possible de le gommer.
En humide sur humide, il suffit de mouiller autour de la zone blanche pour éviter que les pigments ne s’y diffusent.
Les pigments ne se diffusent pas sur une zone de papier sèche.
Vous pouvez créer un dégradé du blanc vers la couleur, notamment en mouillé sur mouillé, une technique que j’aime beaucoup.
Enfin, la technique du pinceau sec sur papier sec permet de créer des zones blanches ou très claires en texturant la surface du papier.
Idéal pour suggérer les reflets de la lumière sur l’eau par exemple !
C’est idéal pour les arbres, les pelages ou tout effet irrégulier. C’est très agréable et ça ressort beaucoup mieux sur un papier à grain.
Pensez à bien sécher le pinceau et à l’incliner « à plat ».
La peinture en négatif
Une variante plus avancée est la peinture en négatif, que j’ai expérimentée grâce à l’artiste Aemarielle. Il s’agit de peindre autour des zones que vous souhaitez garder claires ou blanches, par couches successives. Au plus les zones peintes sont foncées ou contrastées, au plus les zones non peintes vont ressortir. C’est du plus bel effet !
Les effets de texture pour créer du blanc
Plusieurs effets permettent de retrouver des blancs diffus ou des zones plus claires :
Le vinaigre blanc (résultat aléatoire selon les couleurs et peu durable),
Les gouttes d’eau,
Le sel,
Le grattage du papier avec un cutter, une gomme magique ou un papier de verre (sur papier sec ou encore humide). J’utilise parfois la pointe du manche de mon pinceau pour gratter légèrement la surface.
Une technique que j’aime beaucoup consiste à retirer la peinture pendant que je peins. On appelle cela ouvrir un blanc.
Ici, il y a de la gouache blanche sous les traits d’encre noire. Mais autour, j’ai effectué un retrait d’aquarelle avec mon pinceau légèrement humide pour créer l’effet brumeux.
Elle s’effectue pendant que la peinture est encore humide, avec un pinceau propre et sec pour absorber la couleur sans ajouter d’eau. Il faut souvent rincer le pinceau entre chaque geste. Quand vous rincez le pinceau, pensez à bien essuyer l’excédent d’eau avec un mouchoir ou un essuie-pinceaux.
On peut aussi le faire sur papier sec, en humidifiant la zone puis en tamponnant doucement avec un mouchoir – mais c’est moins certain d’obtenir du papier bien blanc. La réussite dépend du pigment et du papier : certains pigments sont très tenaces, et les papiers coton s’en sortent généralement mieux que les papiers cellulose d’après mon expérience.
En conclusion
Le blanc à l’aquarelle se travaille autant par anticipation que par retrait ou ajout. Il n’y a pas une seule méthode : selon votre sujet, votre papier et votre style, certaines techniques vous parleront davantage que d’autres.
L’essentiel est d’expérimenter, de tester, et d’observer comment vos couleurs réagissent. Vos goûts évolueront avec le temps, tout comme votre façon de gérer la lumière.
Si je pouvais vous donner un dernier conseil : commencez par ajouter le blanc en fin de peinture, puis exercez votre œil à repérer petit à petit ces fameuses zones blanches afin de ne pas les peindre.
Bonjour ! Aujourd’hui, je vous écris un article « coulisses d’artisan » en partageant avec vous mon retour d’expérience sur l’atelier d’initiation à l’aquarelle que j’ai donné à 10 adolescentes le 20 septembre 2025, durant les journées du Patrimoine.
10 ados et de l’aquarelle
L’atelier d’aquarelle à la médiathèque de Tournefeuille
Cet atelier de trois heures a été sollicité par la Médiathèque de Tournefeuille (Haute-Garonne) par Claire. Claire est chargée de collection et plus particulièrement du pôle jeunesse dans cette très jolie médiathèque proche de Toulouse.
La salle de la médiathèque qui a été mise à notre disposition était parfaite : à l’écart pour ne déranger personne, avec suffisamment d’espace pour que tout le monde ait son bout de table.
J’ai eu le loisir de dérouler l’atelier en autonomie, avec la présence de Claire pour les présentations et le mot de la fin. Son aide a été précieuse et très appréciée.
Colorisation d’une illustration dessinée par mes soins pour l’atelier
Un atelier d’aquarelle pour des adolescentes
C’était la première fois que je partageais mes savoirs avec un groupe aussi conséquent. J’étais plus habituée à des cours particuliers, des petits groupes, ou à mes formats vidéos sur Youtube. De plus, jusqu’à présent, j’avais travaillé soit avec des enfants, soit avec des adultes. Animer un atelier avec des adolescents, c’est un tout autre challenge !
Le groupe des 10 adolescentes était très hétérogène : des débutantes mais aussi des jeunes qui prennent déjà des cours ou qui se forment en autodidacte. L’ambiance était conviviale, surtout que certaines se connaissaient déjà. Malgré la timidité inhérente à l’âge de l’adolescence, j’ai senti qu’elles se sentaient à l’aise pour me répondre et me poser des questions.
Le plus délicat pour moi a été de gérer la différence de rythme entre les plus rapides et les plus appliquées – peut-être les plus débutantes en vérité. Je trouverais intéressant de proposer un atelier pour des non débutantes qui proposerait la révision des bases et axerait plus le temps de l’atelier sur la compréhension des couleurs, la relation à l’eau ou la partie colorisation. Dans tous les cas, j’ai déjà des idées d’ateliers à proposer autour de la couleur.
Le déroulé d’un atelier pour apprendre les bases de l’aquarelle
Notre idée était de fournir à des adolescents les clefs de l’aquarelle pour ensuite peindre une illustration.
J’ai donc travaillé sur un atelier en deux temps, à partir de mes cours, des tutoriels que j’avais déjà écrits mais aussi des retours d’expérience de mes quelques élèves : une partie apprentissage des gestes de l’aquarelle et une deuxième partie colorisation d’un dessin à l’aquarelle.
Pour la première partie, je suis partie sur le principe d’expliquer l’aquarelle par la démonstration avec des exercices simples pour découvrir les techniques de base, le geste du pinceau, la relation de l’eau et de la couleur (le pigment), la patience.
C’est très intéressant de constater qu’avec les mêmes consignes, les résultats peuvent être très différents. Pour moi, le plus important, est de transmettre mes connaissances et les techniques de base, peu importe que le résultat soit « beau ». J’ai même envie de dire, tant qu’elles se sont imprégnées des gestes et que ça donne envie de poursuivre, c’est le principal.
Pour la deuxième partie, si les participantes le souhaitaient, j’avais à disposition des illustrations dessinées par mes soins, imprimées sur du papier aquarelle, prêtes à être peintes. Elles pouvaient dessiner leur propre illustration à coloriser, et beaucoup d’entre elles l’ont fait. C’était assez merveilleux de voir les choix de sujets : dessin animé, manga, Japon, paysage, fleurs, illustration d’imagination…
Le panda roux a été le chouchou !
Transmettre la passion de la couleur à l’aquarelle
L’avantage d’être fabricante d’aquarelle quand on anime un atelier d’initiation à l’aquarelle, c’est qu’on connaît par cœur notre matériel de base. D’autant plus, que je mets beaucoup de passion dans l’étude des pigments et la recherche des mélanges de couleurs.
J’ai sélectionné avec soin les aquarelles de l’atelier. Je propose ces couleurs dans les assortiments de « primaires ». J’ai en effet vérifié, en faisant de nombreuses expérimentations, que ces seules couleurs permettaient d’obtenir bon nombre de mélanges.
C’était très intéressant de voir le regard aiguisé de certaines participantes devant le comportement de granulation du bleu outremer et de sa tendance à se séparer avec beaucoup d’eau d’une autre couleur avec laquelle il était mélangé.
Je pouvais aussi facilement expliquer pourquoi telle ou telle couleur était plus « vive », avait un pouvoir teintant plus fort, etc. C’est un sujet qui me passionne, et j’espère avoir su en dire suffisamment sans perdre les participantes.
J’ai été très agréablement surprise de la capacité de certaines participantes à capter comment obtenir telle ou telle couleur (du beige, une teinte de peau, etc.). J’avais emmené ma palette personnelle pour prêter des couleurs, et au final, elles se sont toutes parfaitement débrouillées avec six couleurs. C’était exactement ce que je souhaitais : transmettre la passion du mélange à l’aquarelle. Ce qui selon moi reste un apprentissage important, mais un apprentissage de toute une vie d’aquarelliste !
Merci pour cette superbe expérience
Je remercie chaleureusement Claire et la médiathèque de Tournefeuille de m’avoir confié cette mission : partager l’amour de l’aquarelle avec un public jeune. Merci aux participantes, si elles passent ici sur le site !
Si vous aussi vous souhaitez proposer à votre médiathèque (ou tout autre lieu) un atelier que j’animerais, n’hésitez pas à me contacter ou à proposer de lire cet article à votre médiathèque.
Bonjour ! Aujourd’hui j’ai envie de faire un article un peu plus axé « coulisses d’artisan » en vous emmenant à la Foire aux livres anciens et d’occasion de Jégun (joli village situé après Auch, dans le Gers), organisée chaque année (depuis 6 ans) par l’association Le Livre des Champs.
Pouvoir participer à cet évènement était une superbe opportunité pour moi. C’était l’occasion de présenter mes créations, de rencontrer des visiteurs et de partager ma passion pour l’aquarelle avec un public sensibilisé à la littérature, l’artisanat et l’art.
J’en profite pour remercier Laurent et Yannick, deux libraires bouquinistes organisant l’évènement, pour leur accueil !
Je présente mon travail avec une affiche faite à la main !
Comment se déroule la Foire aux livres de Jégun ?
La Foire aux livres, c’est un rendez-vous incontournable pour les amoureux du livre et de l’artisanat.
Elle réunit sur une journée des bouquinistes proposant des livres anciens et d’occasion, ainsi que des artisans et des artistes. Cela se déroule en extérieur et en intérieur, à la fin du mois d’août dans un joli petit village appelé Jégun. Sur place, il y a de quoi se restaurer et se faire des petits plaisirs sucrés toute la journée. Il y a également un stand de DVD et de disques d’occasion.
Il y a de tout dans cette Foire : du poche, du beau livre avec des dorures, de la littérature régionale, des livres de littérature jeunesse, des encyclopédies… Et tout ça, sous le beau soleil d’août dans la campagne gersoise.
J’y suis allée en 2024 en tant que visiteuse – sur conseil d’un ami qui tient La Bouquinerie à Toulouse (que vous pouvez retrouver rue du Pont St Pierre dans le quartier de Saint Cyprien) – et j’avais adoré l’ambiance.
Pendant la journée, je peins pour montrer la qualité de mes aquarelles mais également pour faire découvrir mes « aquarellages » !
Préparation du stand d’un artisan
Préparer mon stand demande toujours un peu d’organisation : choisir les aquarelles à mettre en avant, disposer mes illustrations, penser aux affiches pour expliquer mon travail ou rediriger le public vers mes tutoriels sur Youtube. Mon travail en amont, c’est donc surtout :
(faire) imprimer mes illustrations, les découper et les emballer pour les protéger (en cas de pluie !)
vérifier que j’ai suffisamment de flyers et de cartes de visite, mais aussi mes fiches conseils pour les débutants à l’aquarelle
améliorer ou créer des affiches pour expliquer mon artisanat
rassembler le matériel pour pouvoir faire essayer (gratuitement !) mes couleurs
et tout mettre en caisse (sans omettre le terminal de paiement bancaire et le pot d’eau, que j’oublie systématiquement…)
Depuis ma participation au merveilleux Salon du Livre de Ste-Foy-de-Peyrolières en 2024 et en 2025, j’ai appris à m’installer rapidement et de façon assez organisée. D’un côté, je place les illustrations, de l’autre, j’expose mes aquarelles artisanales. J’ai eu la chance d’avoir un stand très grand à Jégun et de pouvoir proposer un coin démonstration et test de mes aquarelles ! Plusieurs personnes (petits et grands) se sont installées pour y peindre, et c’était vraiment des moments très chaleureux.
Sur mon stand, je proposais, comme sur ma Boutique en ligne, des aquarelles à l’unité, en assortiment et les derniers demi-godets en plastique qu’il me reste.
Les tampons de La Compagnie des Elfes sur du papier aquarelle – afin de tester mes aquarelles artisanales sans avoir à dessiner !
La richesse du contact humain
Sur place, l’expérience est tellement enrichissante ! Rencontrer les visiteurs, échanger autour de mon travail et de leur expérience avec l’art et l’aquarelle, voir leurs yeux s’illuminer devant une couleur ou un dessin, c’est toujours un vrai bonheur.
Mes moments préférés de cette année (en vrac) :
une discussion avec deux dames absolument adorables qui m’ont parlé ateliers créatifs et expérience de cours d’aquarelle ;
les anecdotes de ma voisine artiste-artisane sur les animaux et son amour de la linguistique ;
la fille d’une bouquiniste qui a peint sur un coin de la table pendant un bon moment, et qui proposait des harmonies de couleurs lumineuses et surprenantes ;
la dame qui a flashé sur mon marque-page consacré au pou du livre (« Pitié, ne m’écrase pas ! ») ;
cette dame qui est repartie avec mon modèle d’exposition de l’aquarellage de la baleine fleurie pour l’offrir à son petit fils…
bonus : ce monsieur qui m’a expliqué qu’on disait « Bernard Pudens » pour la punaise dans une région de la France ! Qu’est-ce que j’ai ri – et encore plus ri quand j’ai trouvé que c’était en fait « Bernat Pudent« .
Le panda roux peint par la fille d’une bouquiniste (j’aime beaucoup son choix de couleurs !)
Mes différents marque-pages dont Le pou du livre (Pitié, ne m’écrase pas!)
Une de mes clientes rencontrées à Jégun, qui peint un marque-page tamponné par La Compagnie des Elfes
La baleine fleurie, cet aquarellage qui va être offert à un petit garçon amoureux des baleines
Mes découvertes
Et bien sûr, j’ai moi-même été émerveillée par certains stands : de magnifiques livres anciens, des planches d’illustrations botaniques, le beau travail de la relieuse Le Graphomane et les gravures à l’eau forte de ma voisine Aya Kobo…
J’y ai dégoté un très beau livre sur l’œuvre de Tolkien, le tome 3 de Dune, mais aussi des livres pour enfant pour mes nièces et neveux. Je remercie d’ailleurs mon amie Sophie de la librairie « Au cœur à l’ouvrage » pour son accueil sur son joli stand rempli de beaux livres !
Amour du Gers
Ce que je retiens surtout de cette journée, c’est la chaleur humaine et la créativité qui se dégagent de chaque coin de la foire. Le Gers est un département très beau et très accueillant. Il y a une magie dans l’air, quelque chose de doux et très stimulant pour la créativité des paysages verdoyants. Participer à cette foire m’a rappelé pourquoi j’aime tant partager mon travail et pourquoi chaque rencontre, chaque sourire, est précieux. Et j’avoue, ça m’a vraiment donné envie d’aller m’installer dans cette jolie campagne !
Campot, « petit champ » en occitan, est une aquarelle verte transparente très douce et d’un ton assez naturel. Elle me rappelle les champs de céréales du Gers.
Si vous n’avez pas pu venir cette fois-ci, pas d’inquiétude ! Vous pouvez découvrir mes créations directement depuis chez vous grâce à la Couleur Éphémère. Chaque mois, je propose une aquarelle artisanale unique, en édition limitée, qui arrive dans votre boîte aux lettres pour nourrir votre créativité et apporter un petit souffle de couleur dans votre quotidien.
Et vous, quel est votre moment préféré lors d’une foire ou d’un salon ? Partagez-le en commentaire, j’adorerais vous lire !
Si vous souhaitez voir une partie de cet article de blog en vidéo tutoriel, voici le lien !
Colorisation à l’aquarelle : les bases pour un résultat réussi (même avec peu de matériel)
Vous aimez colorier des illustrations imprimées ou utiliser des tampons pour ajouter une touche créative à vos projets ? Vous avez envie de vous lancer dans l’aquarelle sans vous compliquer la vie ? Cet article est pour vous.
Quand on utilise de l’aquarelle sur du papier « classique », souvent peu épais ou lisse (par exemple du papier multi-technique ou du papier aquarelle à petit prix), il y a quelques petites règles à connaître pour éviter les mauvaises surprises.
Petite précision : cet article s’adresse à vous même si vous tamponnez ou même si vous comptez peindre des coloriages imprimés sur du papier dit « pour l’aquarelle » en cellulose. En effet, selon la qualité dudit papier, le résultat est parfois assez proche de ce qu’on retrouve sur des papiers multi-techniques.
L’aquarelle, c’est avant tout une histoire d’eau… mais pas trop ! Si votre papier n’est pas épais (moins de 300 g/m²), il peut vite gondoler ou se déchirer.
Quelques conseils simples :
Le pinceau ne dégouline pas d’eau
Utilisez un pinceau essoré, chargé mais pas dégoulinant. Vous pouvez par exemple tapoter légèrement le pinceau sur un essuie-tout ou un essuie-pinceaux lavable avant de peindre.
La préparation de votre couleur en amont
Utilisez une palette de mélange (ou une assiette), plutôt que d’aller directement piocher la couleur dans le godet d’aquarelle. De cette façon vous obtenez la couleur que vous souhaitez sans mauvaise surprise : pigments mal mélangés, pinceau trop chargé en pigment, couleur trop diluée…
Pour les plus pressé(e)s…
Si vous n’avez pas de palette de mélange : humidifiez le godet en vaporisant un peu d’eau dessus, ou déposez une goutte d’eau dans le godet ou frottez votre pinceau bien mouillé. Mélangez bien, puis prenez de la couleur avec le pinceau.
Attention, cela ne vous permettra pas de peindre une grande surface de papier d’un coup. Et ce n’est pas très économique car vous risquez de gaspiller de l’aquarelle en chargeant trop le pinceau et en le rinçant juste derrière.
On teste sa couleur !
Et testez votre couleur sur un autre papier avant de peindre la version finale ! Cela vous évitera de découvrir que votre couleur est trop foncée ou trop diluée. Ou carrément que ce n’est pas la couleur que vous vouliez (car l’aquarelle sèche dans son godet n’est pas de la même couleur que celle obtenue sur papier).
N’abusez pas de la quantité d’eau
Privilégiez plusieurs fines couches plutôt qu’une seule très mouillée. Même un papier cellulose de qualité moyenne supporte mieux deux ou trois couches d’aquarelle (avec un temps de séchage entre chacune) plutôt qu’une couche très chargée en eau. Cela vous évitera d’imbiber le papier d’eau, de le fragiliser et de le déchirer.
On fixe le papier !
Fixez votre papier avec du masking tape ou du ruban de peintre sur une planche rigide (préférable à votre bureau pour pouvoir tourner le dessin) avant de commencer, surtout si vous souhaitez mouiller un peu plus certaines zones. De cette manière il gondolera beaucoup moins. Petite astuce : vous pouvez aussi laisser votre aquarelle entre deux livres pendant quelques temps (c’est valable pour un carnet).
Si vous peignez dans un carnet de coloriage, vous pouvez quand même fixer le tout.
Avec ces petits gestes, votre expérience sera bien plus agréable. Et vous aurez des résultats plus vibrants et plus maitrisés.
Bonus : Faire ressortir la granulation de l’aquarelle sur papier lisse
Vous utilisez des aquarelles granuleuses mais votre papier est tout lisse ? Pas de panique, vous pouvez quand même mettre cette belle texture en valeur.
Voici une technique toute simple : l’humide sur humide
Humidifiez légèrement la zone à peindre avec de l’eau propre. Le papier doit briller sans faire des « flaques » d’eau.
Déposez ensuite votre aquarelle, soit très concentrée directement, soit en plusieurs couches jusqu’à l’intensité souhaitée. Prenez bien en compte que votre papier étant déjà mouillé, il ne faut pas que votre pinceau soit trop chargé en eau (revenez donc aux premiers conseils plus haut).
Alternative ou technique complémentaire : rajouter de l’eau
Vous pouvez aussi peindre normalement, puis revenir ajouter un peu d’eau claire par endroits pour « réveiller » la granulation.
Pour ce faire, soit vous rincez votre pinceau et vous le trempez dans l’eau propre, soit vous le trempez de nouveau dans votre jus (la couleur préparée dans votre palette de mélange). Tentez en essorant le pinceau sur un essuie-tout (en le posant simplement dessus) puis sans l’essorer. Selon la taille de votre pinceau, il déposera ainsi plus ou moins d’eau.
Jouez avec votre support pour que les pigments voyagent
La plupart du temps, laissez sécher à plat, sans trop bouger le papier, pour que la granulation se pose joliment. Ou au contraire, inclinez votre support pour que les pigments bougent en suivant les mouvements de l’eau. Amusez-vous !
Ces conseils fonctionnent très bien avec les pigments naturels ou certaines couleurs spéciales comme celles que je propose dans la Couleur Éphémère.
Si la granulation est un sujet qui vous intéresse, j’ai approfondi le sujet dans cet article : La granulation à l’aquarelle.
Et pourquoi pas un fond à l’aquarelle, puis un tampon par-dessus ?
Envie de varier un peu ? Vous pouvez aussi créer un fond à l’aquarelle, puis tamponner votre motif par-dessus une fois sec. Voici un pas à pas simple :
Fixez votre papier sur un support rigide à l’aide de masking tape.
Choisissez quelques couleurs d’aquarelle et réalisez un fond simple (lavis, taches, dégradés…).
Laissez bien sécher. Si vous êtes pressé(e), un petit coup de sèche-cheveux à basse température peut aider.
Une fois le papier bien sec, tamponnez votre motif à l’encre permanente (type Versafine ou Archival).
Vous pouvez repasser certains traits au stylo noir pour plus de contraste.
Bonus : mon matériel préféré pour coloriser des tampons à l’aquarelle
Le papier
Même si j’apprécie beaucoup de peindre sur du 100% coton, pour coloriser des motifs tamponnés, j’utilise plutôt du papier épais mais lisse. Ainsi, toute la finesse du motif ressort parfaitement. Mes papiers préférés :
Je suis une amoureuse inconditionnelle des beaux tampons de La Compagnie des Elfes : ils sont fabriqués en France par une artisane consciencieuse et qui propose un large catalogue de choix. Ils sont de bonne qualité, les motifs sont toujours très fins et ils vieillissent très bien. L’avantage : ils peuvent être achetés non montés sur bois. Ils sont alors collés sur une mousse électrostatique – ce qui fait qu’avec un seul support, vous pouvez tamponner n’importe quel tampon. Quel gain de place !
Mes motifs préférés (en dehors de ses nouvelles collections qui sortent régulièrement)
Je ne pense pas que vous serez surpris si je vous dis que j’utilise évidemment mes aquarelles artisanales. Comme je peins des illustrations dessinées à la main et que je colorise également des tampons, j’ai quand même quelques conseils en ce qui concerne la colorisation – ma pratique de l’aquarelle étant différente alors.
J’utilise de préférence des aquarelles semi-transparentes ou transparentes. Pour les couleurs semi-opaques, je les dilue bien – quitte à repasser plusieurs couches pour avoir la saturation voulue. Cela afin de ne pas masquer le motif préalablement tamponné.
J’aime peindre de façon très diluée sauf quelques détails pour ne pas « saturer » les motifs que je tamponne qui sont souvent déjà bien beaux et pleins de détails.
Mes couleurs préférées pour coloriser :
Coré, un beau rose bien flashy et semi-transparent
N’hésitez pas à jeter un œil à ma Boutique et à me demander conseils, je serai ravie de vous aider à choisir vos couleurs. Et si vous avez envie de découvrir une aquarelle artisanale différente chaque mois, pensez à l’abonnement à la Couleur Éphémère !
J’espère que ces quelques conseils vous permettront de vous lancer dans la colorisation avec moins d’appréhension et avec beaucoup de plaisir ! Si vous avez des questions, l’espace commentaire est là pour ça !
Qu’est-ce qu’un DTIYS ? Un défi créatif pour les aquarellistes
Le DTIYS, acronyme de « Draw This In Your Style » (traduit par « Dessine ceci dans ton style »), est un défi artistique populaire sur les réseaux sociaux, notamment sur Instagram. Le principe est simple : un(e) artiste partage une illustration originale, invitant d’autres créateurs à la réinterpréter dans leur propre style artistique.
Je propose moi-même un DTIYS chaque année, à l’anniversaire de la Palette de la Merlette (en mai).
Pourquoi participer à un DTIYS ?
Il y a plusieurs intérêts à participer à ce type de challenge créatif.
Stimuler la créativité : Ce défi offre une base de travail, permettant de se concentrer sur l’expression personnelle sans partir de zéro. C’est un défi idéal si vous ne savez pas quoi peindre !
Développer son style personnel : En adaptant une œuvre existante, les artistes (débutants ou professionnels) peuvent explorer et affiner leur propre style. Il suffit d’identifier un ou plusieurs éléments reproductibles à votre niveau et de les refaire à votre sauce.
Créer des liens avec la communauté : Participer à un DTIYS favorise les échanges avec d’autres artistes et permet de découvrir de nouvelles personnes. C’est typiquement le genre de challenge durant lequel j’ai découvert des artistes que je n’aurais jamais découverts autrement.
S’exercer techniquement : Reproduire une illustration dans son style permet de pratiquer différentes techniques et d’expérimenter de nouveaux médiums. Par exemple, au lieu de se concentrer sur le dessin, vous pouvez choisir de vous exercer à l’harmonie des couleurs !
Le DTIYS et l’aquarelle
L’aquarelle, avec sa transparence et sa fluidité, se prête particulièrement bien au DTIYS. Les artistes peuvent jouer avec les nuances, les superpositions et les effets de lumière pour réinterpréter l’œuvre originale. Que ce soit en utilisant des techniques traditionnelles ou en combinant l’aquarelle avec d’autres médiums, les possibilités sont vastes. Bien sûr, rien n’oblige d’utiliser l’aquarelle ! Et il est possible d’utiliser un médium différent de celui utilisé dans l’illustration originale.
Je suis en amour de l’aquarelle, alors je trouve ça toujours très sympa de reprendre une illustration réalisée en digitale ou à la gouache, car ça me permet de me demander comment réaliser ceci ou cela à l’aquarelle. De même, quand l’illustration originale est à l’aquarelle, cela me permet de me demander comment je vais réussir à reproduire le même résultat sans connaître les étapes de process créatif de l’artiste.
Comment participer à un DTIYS ?
Choisir un DTIYS : Recherchez des défis en cours sur Instagram en utilisant des hashtags tels que #DTIYS ou #DrawThisInYourStyle.
Créer votre version : Réalisez votre interprétation de l’illustration en respectant les éléments clés tout en y apportant votre touche personnelle.
Partager votre œuvre : Publiez votre création sur les réseaux sociaux en mentionnant l’artiste original et en utilisant les hashtags appropriés (par exemple, certains artistes créent pour l’occasion un # pour regrouper toutes les participations). Depuis plusieurs mois, cette pratique est moins courante car les # ne sont plus aussi utilisés par la plateforme pour regrouper TOUT ce qui est publié.
N’oubliez pas d’intégrer l’œuvre originale dans votre publication avec une capture d’écran depuis le post de l’artiste. Puis, lors de la création de votre publication, sélectionnez plusieurs images pour créer un carrousel. Ajoutez votre version de l’illustration en premier, suivie de l’œuvre originale.
Respecter les règles : Certains DTIYS peuvent avoir des contraintes spécifiques (palette de couleurs, date limite, etc.). Assurez-vous de les suivre.
Conseils pour réussir votre DTIYS à l’aquarelle
Étudiez l’illustration originale : Identifiez les éléments essentiels à conserver dans votre version.
Les questions qui peuvent vous aider : Quels sont les sujets ? Les personnages ? Identifiez-vous un lieu ou une époque ? Est-ce abstrait ou réaliste ? Y a-t-il une dominante dans les couleurs ? Une émotion est-elle suggérée ?
Appropriez-vous les éléments qui vous semblent accessibles !
Transformez ce qui vous pose des difficultés : vous ne savez pas dessin en 3D ? Dessinez en 2D ! Vous ne savez pas dessiner de personnage ? Dessinez un animal à la place. Essayez de garder en tête l’illustration d’origine mais amusez-vous ! Personne ne vous punira pour avoir pris beaucoup de libertés.
Expérimentez : N’hésitez pas à tester différentes techniques (mouillé sur mouillé, lavis, etc.) pour enrichir votre interprétation.
Partagez votre processus : Documenter les étapes de création peut intéresser votre audience et favoriser les échanges. Ne restez pas tout(e) seul(e) dans votre coin, demandez de l’aide !
Conclusion
Le DTIYS est une excellente opportunité pour les aquarellistes de développer leur style et de s’inspirer d’autres artistes. En participant à ces défis, vous enrichissez votre pratique artistique tout en contribuant à une communauté créative dynamique. Gardez à l’esprit que si vous êtes là pour vous amuser, il s’agit toujours de rendre à César ce qui appartient à César : nommez bien l’artiste, montrez bien son travail original, et ne vous appropriez pas l’illustration finale comme étant une de vos œuvres originales sans l’accord de l’artiste…
Fabriquer une Couleur Éphémère, c’est un peu comme raconter une histoire en pigments. Aujourd’hui, je vous emmène dans les coulisses de la conception de Libella, ma dernière aquarelle en édition limitée, inspirée par la magie des reflets et la légèreté d’une libellule.
C’est quoi une Couleur Éphémère ?
Une aquarelle unique et éphémère
Si c’est la première fois que vous lisez mon blog, laissez-moi vous expliquer le concept. Une Couleur Éphémère est une aquarelle artisanale conçue en édition très limitée, disponible uniquement pendant un mois. Chaque aquarelle fabriquée s’inspire d’une thématique ou d’une ambiance spécifique, et une fois les exemplaires vendus, elle ne revient plus en boutique. C’est une invitation à découvrir des teintes uniques que vous ne trouverez nulle part ailleurs.
L’abonnement à la Couleur Ephémère
Pour ceux qui souhaitent recevoir régulièrement des aquarelles uniques et soutenir mon travail d’artisan, j’ai créé un abonnement à la Couleur Éphémère sous forme de Courrier Heureux. En vous abonnant pour 3 ou 6 mois, vous recevez chaque mois une nouvelle teinte exclusive, soigneusement conçue et fabriquée à la main en petite série. Je fabrique l’aquarelle en quantité suffisante pour garantir l’envoi aux abonnés. Une fois les abonnements couverts, les exemplaires restants sont disponibles à l’achat ponctuel jusqu’à épuisement des stocks. Les frais de port sont offerts et vous bénéficiez d’accès aux coulisses de fabrication et de bonus exclusifs.
Toutes mes aquarelles naissent de mes observations, lectures et découvertes. Pour Libella, tout a commencé au bord de l’Ariège l’été dernier. Par une chaude journée, j’étais venue me rafraîchir dans un endroit paisible. Le coucher de soleil, les rires des enfants… et surtout ces demoiselles qui dansaient au-dessus de l’eau, leurs ailes capturant chaque rayon de soleil.
Une aquarelle duochrome aux reflets subtils
Cette scène m’a inspirée pour créer une aquarelle duochrome. Si vous ne savez pas ce qu’est une aquarelle duochrome, cet article de blog pourrait vous intéresser :
Pour capturer cet instant magique, j’ai intégré une touche de poudre de mica à la fabrication de cette aquarelle. Le dosage était crucial : suffisamment subtil pour que la couleur reste belle, même sans lumière directe, tout en révélant sa magie quand les conditions s’y prêtent. Cette petite quantité satisfait l’envie de mica de certaines de mes clientes aquarellistes, tout en plaisant aux artistes qui préfèrent peindre sans paillettes (dont je fais partie).
Trouver le bon équilibre entre bleu et vert
Le développement de cette aquarelle a nécessité de nombreux essais. L’enjeu était de trouver l’équilibre parfait entre l’intensité des couleurs et la subtilité des reflets. J’ai testé différents dosages de pigments et peint sur différents papiers aquarelle pour obtenir exactement l’effet souhaité. Le défi principal ? Trouver le juste équilibre entre le vert et le bleu.
Trop de pigment bleu rapprochait dangereusement la teinte de Poussière Céleste, trop de pigment vert étouffait la fraîcheur aquatique recherchée. J’ai donc fait beaucoup de tests sur papier pour vérifier que j’étais contente du résultat de cette Couleur Éphémère.
La phase de coulage de l’aquarelle Libella
Quand j’ai fini de fabriquer l’aquarelle, j’ai pris l’habitude de couler un échantillon sur du papier que je laisse sécher. Cela me permet, si la recette n’est pas bien ajustée, ou si la couleur ne me plaît pas, de revenir dessus sans jeter quoi que ce soit. Mon échantillon sur papier de l’aquarelle Libella m’ayant plu, j’ai ensuite procédé au coulage de la Couleur Éphémère dans les chapeaux de glands.
Un Courrier Heureux à découvrir et à peindre soi-même
L’histoire du nom de cette Couleur Éphémère
J’aime beaucoup m’inspirer de l’étymologie des mots pour trouver des noms à mes aquarelles. Libella vient du latin, signifiant « petite balance ». Ce nom évoque à la fois la libellule et l’équilibre : parfait pour cette aquarelle qui joue entre deux teintes, entre lumière et transparence. Le choix de la libellule pour mars symbolise aussi le renouveau et annonce l’arrivée du printemps.
Préparation des Courriers Heureux
Pour mes abonné(e)s à la Couleur Éphémère, chaque Courrier Heureux est préparé avec soin. La petite nouveauté du mois de mars : une étiquette swatch à coloriser vous-même, pour découvrir la teinte de la Couleur Éphémère à votre façon. Avant, j’envoyais un swatch déjà colorisé, mais je trouve plus amusant de vous laisser explorer directement les nuances !
Une étiquette swatch à coloriser
Je commence par créer une étiquette swatch exclusive pour la Couleur Éphémère du mois. Je dessine moi-même le petit croquis qui me rappelle le thème de l’aquarelle (sans surprise, une libellule pour mars). J’écris le nom de la couleur, en calligraphie, à la plume. Je m’entraîne spécialement à la calligraphie depuis quelque temps dans ce but notamment. C’est celle-ci que je colorise pour vous prendre en photo la couleur éphémère. Cette étiquette est scannée, avant colorisation, ensuite imprimée sur du papier Fabriano 300 grammes (25% de coton) afin que vous puissiez la peindre vous-même, en testant l’aquarelle directement. Et je trouve le rendu vraiment super ! Pas vous ?
Un emballage soigné pour une expérience unique
Ensuite, je prépare les enveloppes (les Courriers Heureux) en inscrivant chaque adresse à la main pour une touche plus personnelle (même s’il m’arrive parfois de les imprimer, je l’avoue !). Pour ceux qui arrivent en fin d’abonnement, j’ajoute des petites surprises : un marque-page et une carte postale pour les abonnements de 6 mois, uniquement le marque-page pour les abonnements de 3 mois.
Je peins à la main mes propres illustrations, je les scanne, puis je les fais imprimer par un imprimeur toulousain professionnel. J’essaie de choisir des illustrations exclusives et inédites quand c’est possible. Dernièrement, j’envoyais la carte postale tipule (disponible uniquement en marque-page dans ma Boutique) et un marque-page de la Princesse au petit-pois (création exclusive, qui n’est pas en vente dans ma Boutique). Chaque détail est pensé pour que la réception de votre Courrier Heureux soit un moment de joie et de créativité.
Pourquoi choisir une Couleur Éphémère ?
Une expérience créative chaque mois
Chaque Couleur Éphémère est une invitation à explorer de nouvelles palettes et à repousser les limites de votre créativité. Que vous aimiez peindre des paysages vibrants, ajouter des touches lumineuses à vos illustrations ou expérimenter avec des effets inattendus, ces teintes uniques offrent un terrain de jeu inspirant. L’idée est de sortir des sentiers battus et de se laisser surprendre par une couleur qu’on n’aurait peut-être pas choisie soi-même, mais qui ouvre de nouvelles possibilités artistiques.
Un savoir-faire artisanal unique
Les Couleurs Éphémères sont entièrement fabriquées à la main, en petites quantités, avec un soin particulier apporté à chaque étape : sélection des pigments, formulation, tests, et coulage. Contrairement aux aquarelles industrielles, elles ont une texture et une personnalité uniques. Chaque mois, je recherche des associations inédites et des effets spéciaux (granulation, reflets, transparence…) pour offrir une expérience différente.
Un abonnement pensé pour les passionnés
L’abonnement à la Couleur Éphémère, c’est bien plus que recevoir un godet d’aquarelle, c’est surtout :
🎨 Une nouvelle teinte exclusive chaque mois, disponible en avant-première pour les abonnés avant d’être proposée en quantité très limitée.
📦 Un envoi soigné, avec des surprises comme des marque-pages, des cartes postales et maintenant une étiquette swatch à coloriser soi-même.
💌 Une immersion dans les coulisses de la création à travers des vlogs exclusifs (sur Youtube), avec des anecdotes sur l’inspiration et la fabrication des couleurs.
✨ Un moyen de soutenir l’artisanat et de participer à l’aventure des pigments faits main.
Ce qu’en pensent les abonnés
Si vous hésitez encore à rejoindre mes abonné(e)s, voici un témoignage d’une de mes clientes (merci à elle !) :
Cela fait un moment que je suis les petites histoires de Valentine sur Instagram, j’avais envie de me lancer mais comme je collectionne plus de 400 godets d’aquarelles diverses mais en majorité artisanales j’avais du mal à fixer mon choix sur une couleur (puisque à priori je les ai toutes de près ou de loin) et là je découvre le courrier heureux où on ne va pas choisir une couleur car c’est sa créatrice qui en créant une nouvelle couleur nous l’envoie une fois par mois.
La première couleur reçue est Toundra et j’ai été conquise, tant par sa couvrance que sa granulation, sa capacité à se mélanger, à superposer des couches afin de s’auto saturer et sa beauté dans la transparence.
En technique mouillée sur mouillé ou mouillée sur papier sec ou semi-humide elle se comporte d’une très belle façon. Les deux couleurs suivantes m’ont tout autant conquise et j’attends avec impatience la couleur de mon mois d’anniversaire qui arrive ♥
Libella, une couleur en édition limitée – Ne tardez pas !
Merci de me suivre dans cette aventure colorée ! N’hésitez pas à partager vos créations avec Libella – j’ai hâte de voir ce que cette touche de magie apportera à vos œuvres. Si des coulisses de ce genre vous plaisent, rejoignez l’infolettre de la merlette !
Comme toute bonne débutante à l’aquarelle, j’ai fait fi des informations sur la composition de mes couleurs pendant un bon moment. Je jouais avec les demi-godets, je mélangeais les couleurs, mais je ne les comprenais pas.
Il y avait notamment un résultat qui m’agaçait beaucoup, et qui faisait que j’avais boudé certaines couleurs de ma palette : celles-ci, en séchant, produisait un effet tacheté sur mon papier. Et j’étais démunie pour comprendre comment je produisais cet effet et comment l’éviter (je le trouvais à l’époque, particulièrement inesthétique, ce qui a bien changé depuis !).
Si vous aussi, vous vous demandez pourquoi votre couleur fait des tâches ou des amas de couleur (qui ne partent pas en grattant le papier), pourquoi votre lavis, si bien posé à la base, n’est plus uniforme en séchant, ou si vous avez mal mélangé la peinture dans votre tube d’aquarelle : vous êtes au bon endroit, car aujourd’hui nous allons aborder la question de la granulation de l’aquarelle.
Définition de « granuler »
Partons de la base, que veut dire « granuler » en français ? Parmi toutes les définitions, dont celles médicales qui ne nous intéressent pas, il y en a une qui conviendrait à amorcer ensemble un début de réflexion. Granuler signifie, d’après le CNRTL, « réduire un métal en petits grains ».
Quand on se penche de plus près sur la nature de la couleur, de ce qui compose justement l’aquarelle, ô surprise, nous trouvons bien une histoire de métal. Certains pigments sont en effet des métaux qui ont été broyés très finement (les pigments dits inorganiques).
On se rapproche d’un début de compréhension avec cette base. Je vous propose de lire la suite pour mieux comprendre.
Que se passe-t-il sur le papier ?
Donc, vous êtes en train de vous entraîner au lavis avec une seule couleur. Vous avez parfaitement suivi le tutoriel pour faire un magnifique lavis. Et là, patatra, votre lavis, en séchant, contient des amoncellements de couleur. Pourtant, c’était si bien parti. Quelle frustration… Vous n’en restez pas là, vous recommencez. Et vous finissez par comprendre qu’avec votre jaune citron, le lavis est parfait, tandis qu’en utilisant ce bleu roi là, le lavis n’est plus du tout aussi uniforme. Qu’est-ce qu’il se passe avec ce bleu roi (dénonçons-le tout de suite , il s’agit d’un bleu outremer)?
Umi – Bleu outremer
Le bleu outremer est composé d’un pigment du même nom (PB29 pour les intimes) qui est assez lourd. Ce pigment inorganique a une densité assez forte et par un effet de sédimentation, certaines particules vont s’amasser ensemble. Cela est d’autant plus visible sur du papier aquarelle à grain puisque les amas vont se déposer dans les creux du papier.
Donc, qu’est-ce que c’est une couleur qui granule / qui fait un effet de granulation ? C’est une couleur composée d’un ou plusieurs pigments inorganiques assez lourds, qui sédimente de façon inégale, et qui va donc créer cet effet moucheté sur votre papier en séchant.
Car oui, petite précision, lorsque vous appliquez la peinture qui granule pour la première fois sur le papier, cela peut ressembler à une aquarelle ordinaire, cependant vous verrez rapidement les pigments se regrouper pendant que la peinture sèche et que l’eau s’évapore.
Il existe un autre type de comportement assez similaire à la granulation : la floculation. A l’inverse de la granulation, ce phénomène concerne des pigments plutôt légers qui vont, par un effet d’attraction, se regrouper et former des effets de sillons assez proches de la granulation.
Sombre Sommeil
Bien que la granulation ne soit pas un effet très facile à « contrôler » (mais si vous voulez du contrôle, ce n’est pas l’aquarelle qui vous l’assurera), la floculation l’est encore moins. L’effet moucheté est en effet plus régulier, tandis que la floculation provoque des effets très aléatoires.
Quels facteurs à prendre en compte ?
Tout ne dépend pas uniquement du pigment granuleux/granulant. Il y a deux autres facteurs importants, qui sont les mêmes que pour l’aquarelle de manière générale :
le papier et son grain
l’eau et sa quantité
Le papier
Comme les particules se regroupent pour former ces amas de pigments, cet effet est forcément dépendant de la surface qui reçoit l’aquarelle, autrement dit le papier. Dans cet article, je détaille amplement tout ce qu’il faut savoir sur le papier à l’aquarelle. Là, il y a un paramètre plus important. C’est le grain du papier, sa texture. Un pigment qui granule peut en effet être moins granuleux, si le papier est très lisse (comme avec du papier satin). Au contraire, cet effet va forcément se renforcer avec un grain torchon car les particules vont venir se sédimenter dans les creux du papier, et ainsi laisser apercevoir le papier.
Ronces Maudites
Personnellement, je travaille en papier coton grain fin. Quand je passe à du papier coton grain lisse (satin), l’effet de granulation est plus modéré. Mes swatches, je les peins sur un papier type grain torchon, ce qui permet de mettre en valeur le comportement granulant de certaines couleurs.
L’eau
Plus vous allez utiliser d’eau dans votre “jus” (le jus étant le mélange d’eau et de la couleur), plus vous allez provoquer cet effet de granulation. Donc moins votre jus est dilué, moins cet effet de granulation sera fort. C’est d’ailleurs pour cette raison que vous pouvez passer à côté de cet effet de granulation si votre peinture est très concentrée (peu diluée).
Finalement, c’est bien avec la technique mouillé sur mouillé, que l’effet de granulation sera le plus fort. Puisque les pigments (la couleur) se déplacent dans l’eau, au plus celle-ci est en quantité, au plus les pigments sont libres de « voyager » sur le papier.
Rose d’épine
Ainsi, si vous voulez jouer avec les effets de granulation de vos aquarelles, dosez l’eau et utilisez un papier avec une texture marquée. Et venons-en maintenant à ces fameux pigments qui granulent. Quels sont-ils ? Pourquoi le jaune citron (cité plus haut) se comporte sagement tandis que le bleu outremer granule ? Est-ce que ce phénomène est le même pour tous les pigments granuleux ?
Pourquoi utiliser des aquarelles qui granulent ?
Quand vous peignez des portraits ou des sujets plus abstraits, les couleurs qui granulent peuvent apporter de la texture à vos réalisations. L’idée étant d’apporter cette texture plus rapidement/facilement avec les aquarelles granuleuses, plutôt qu’en peignant la texture elle-même.
Bannik, peint avec le set Belle au bois dormant, pour le Foxyloir challenge 2024
Certains aquarellistes professionnels recommandent de ne pas en abuser et de plutôt les utiliser par touche. D’autres peignent exclusivement avec des couleurs qui granulent et vont même utiliser des additifs pour faire granuler des couleurs qui n’ont pas ce comportement à l’origine.
Fantômes, peint avec le set Belle au bois dormant, pour le Foxyloir challenge 2024
Les verts qui granulent sont très appréciés pour réhausser des paysages (sols, arbres,…).
Loup, peint avec le set Belle au bois dormant, pour le Foxyloir challenge 2024
Les bleus peuvent servir à charger un ciel nocturne, orageux ou nuageux.
Dragon, peint avec le set Belle au bois dormant, pour le Foxyloir challenge 2024
Les terres vont permettre de faire des effets sur les façades des maisons quand on peint en Urban Sketching, mais aussi sur les sols et les roches. Personnellement, je raffole du beige de titane (Titania) pour faire des plages sableuses ou des chemins.
Cerbère, peint avec le set Belle au bois dormant, pour le Foxyloir challenge 2024
La granulation peut aussi être intéressante pour peindre la brume, l’eau qui s’écoule.
Mais aussi la texture du bois et celle des vêtements.
Parmi mes clientes illustratrices de thèmes imaginaires, je remarque beaucoup l’utilisation de la granulation pour apporter du relief à une montagne ou à l’écaille d’un dragon, pour peindre un fond sans surcharger et mettre en valeur le sujet.
Cerbère, peint avec le set Belle au bois dormant, pour le Foxyloir challenge 2024
Quels sont les pigments qui granulent ?
C’est bon, la granulation, vous voyez ce que c’est. Maintenant, la question principale : quelles sont les couleurs qui granulent et comment les identifier ? Il y a deux moyens principaux : le fabricant informe sur le comportement de la couleur ou alors il faut connaître la composition.
S’informer avec la charte des fabricants
Dans la plupart des cas, le fabricant vous informe. Il suffit de consulter les chartes de couleurs. Par exemple, chez Sennelier (et d’autres), si la couleur granule, elle est marquée d’un « G ». Chez Daniel Smith, c’est « Yes » ou « No » (yes, la couleur granule, no, la couleur ne granule pas). Pour ma part, dans chaque fiche de couleur, j’indique précisément si la couleur granule ou non.
Connaître les pigments qui granulent
Il suffit de connaître la composition de vos couleurs et d’identifier les pigments dans la composition. Certaines couleurs sont assez faciles à reconnaître car elles sont monopigmentaires (composées d’un seul pigment). Pour les couleurs composées de plusieurs pigments, s’il y a un seul pigment qui a tendance à granuler, alors tout le mélange se comportera de la même façon.
Voici une liste non exhaustive de famille de pigments (lourds) qui ont ce comportement de granulation :
Les cobalts : bleu de cobalt (PB28), bleu céruléum (PB35), vert de cobalt (PG19 ou PG26), violet de cobalt (PV14), etc.
Les cadmiums (PO43, …)
Les terres naturelles (et non pas les synthétiques) : ocres (PR102, PY43), terre d’ombre (PBr7), terre de sienne (Pbr7), terre verte (PG23), etc.
Dans les cobalts, je propose des verts et des bleus comme Kalláïnos.
Dans les terres naturelles, je propose une terre rouge de Venise appelé Invidia, mais aussi un ocre jaune Râ.
Dans les outremers, je propose un bleu outremer Umi et un violet outremer Yris.
Le rose poterie c’est Proserpine.
Ensuite, j’utilise certains de ces pigments en mélange, ce qui me permet d’obtenir des couleurs qui granulent comme Naufrage ou Pontos.
Récemment, j’ai travaillé une collection en édition limitée entièrement granulante avec :
le pourpre “Rose d’épine” qui contient du bleu outremer
le vert “Cœur des bois” qui contient un vert cobalt et du bleu outremer
le caput mortuum “Ronces maudites” qui est une terre qui granule beaucoup
le bleu gris “Sombre sommeil” qui contient une terre et du bleu outremer
Dans ces couleurs “granulantes”, il y a un comportement supplémentaire qui peut être noté : ce sont des couleurs duochromes.
C’est quoi, une couleur duochrome ?
Une des définitions de « duochrome » est celle-ci : « La séparation dans l’eau des pigments survient en cas de mélanges de pigments. Avec beaucoup d’eau certaines couleurs se séparent. Il semble de plus en plus commun de parler alors de couleur duochrome si les pigments se séparent dans l’eau. »
Dans le cas de mélanges de plusieurs pigments, il arrive qu’avec l’utilisation de l’eau, certains se dissocient d’autres. C’est très frappant quand ce sont des mélanges faits dans votre palette, et en technique « mouillé sur mouillé ». Dans la palette, le mélange se sépare, et il faut bien « touiller » pour obtenir de nouveau le mélange voulu. Sur le papier, pendant que la peinture sèche, une couleur va se séparer de l’autre et le mélange n’est plus homogène.
Ce comportement est parfois atténué quand le mélange est fabriqué pour obtenir une seule couleur (comme Cœur des bois).
Pour peindre, vous n’avez pas forcément envie que les pigments d’une de vos couleurs se désolidarisent. Cependant, c’est aussi un jeu très intéressant, qui peut rajouter des touches spéciales sur vos aquarelles, qui peut vous permettre de faire des effets sur différents sujets. C’est magique de voir certaines couleurs se séparer dans l’eau sur le papier.
Tout ne dépend pas du pigment mais aussi de la fabrication
La granulation varie selon la recette de chaque fabricant. Il y a deux raisons à cela.
La première, c’est que le processus pour fabriquer un pigment peut varier d’un producteur à l’autre. Il existe par exemple bon nombre de bleus de phtalocyanine. Tous n’ont pas la même teinte exacte de bleu. Et là, je parle bien du pigment et non pas de la couleur. Il existe plusieurs sources d’approvisionnement pour des terres naturelles. De la même façon, il existe plusieurs variations possibles dans la fabrication d’une terre de sienne calcinée. Selon la température utilisée, le pigment ne sera pas exactement le même d’un producteur à l’autre.
La deuxième, c’est qu’ensuite, avec un même pigment, selon la recette et le processus de fabrication utilisés, le comportement d’une aquarelle peut encore varier. Il existe plusieurs fabricants d’aquarelle, et chacun a ses spécificités. Miel ou non, additifs ou non, agents de charge ou non, mais aussi temps de fabrication et finesse de broyage du pigment, etc… Beaucoup de paramètres peuvent faire varier le comportement d’une aquarelle selon le fabricant.
Je pense que c’est ce qui explique que j’ai rarement vu des cadmiums ou des bleu de prusse granuler. C’est sûrement dans la nature des pigments, mais la recette et le processus de fabrication changent cela.
Ainsi, un même pigment peut énormément granuler chez un fabricant et pas chez un autre. On retrouve cette spécificité avec une des couleurs les plus fabriquées qui est le bleu outremer. Il peut énormément granuler chez un fabricant, et beaucoup moins chez un autre.
Comment éviter la granulation ?
Vous pouvez décider, de façon ponctuelle ou permanente, d’éviter les couleurs qui granulent.
Vous avez plusieurs solutions. Vous pouvez par exemple ne pas acheter de couleurs composées avec des pigments lourds (cf. la liste ci-dessus). Attention aux couleurs fabriquées avec des mélanges de pigments. Si un des pigments est granuleux, il peut faire granuler tout le mélange.
Vérifiez-bien, avant de bannir un pigment, si le fabricant ne l’a pas travaillé de façon à ce qu’il ne granule pas (comme le bleu de Prusse ou les cadmiums). Référez-vous à la charte des couleurs des fabricants.
Vous pouvez peindre avec des couleurs qui ne granulent pas de façon certaine (encore une fois, vérifiez la charte des couleurs pour le vérifier).
Voici des exemples (liste non exhaustive) pour chaque gamme de couleurs :
Bleu : le bleu indanthrène (PB60), les bleus de phtalocyanine (PB15),
Vérifiez systématiquement ce que le fabricant donne comme informations (le swatch sur papier ne suffit pas toujours).
Si vous voulez le renforcer
Si au contraire, vous avez envie de rajouter de la granulation à des couleurs qui ne vont pas avoir ce comportement, vous pouvez avoir recours à ces quelques astuces :
utiliser un médium de granulation (ça se vend en magasins spécialisés beaux-arts)
faire un mélange avec un pigment qui granule. Par exemple, vous pouvez mélanger un bleu outremer avec un rose quinacridone pour obtenir un violet qui granule.
Ensuite, n’oubliez pas ces deux paramètres :
jouer avec l’eau en peignant avec des techniques humides ou en diluant bien le jus.
utiliser un papier à grains bien texturés (grain torchon par exemple) afin que le comportement soit accentué.
D’ailleurs, l’effet de floculation est renforcé si vous ajoutez de l’eau sur le papier déjà humide et que vous penchez votre support. Pensez-y !
Voilà, vous savez tout sur la granulation. Si vous avez des questions, les commentaires sont là pour ça. Si vous avez des infos à rajouter, ce sera avec plaisir que je vous lirai. Je réponds à tous les messages.
Aujourd’hui je vous propose un article de blog sur le papier à l’aquarelle (une version courte existe ici) : comment le choisir, la différence entre papier cellulose et papier coton, quelques tests personnels ainsi que des conseils. Pour finir je répondrai à la question fatidique : comment savoir qu’un papier supportera l’aquarelle ? Et je vous partagerai mes papiers préférés !
Tout d’abord on va commencer par la base : le papier pour peindre à l’aquarelle n’est pas le même que celui pour dessiner ou pour imprimer ! Il faut tout d’abord qu’il soit épais et qu’il soit fabriqué pour l’aquarelle. Autrement dit, le papier doit être légèrement « imperméable » car il faut qu’il absorbe l’eau et la couleur, et donc les pigments, mais pas qu’il fasse buvard.
Donc venons-en aux critères de sélection pour du papier aquarelle : grammage, grain et couleur du papier aquarelle et matière/composition. En fin d’articles je vous donne quelques astuces et infos bonus.
Le grammage du papier aquarelle
Le grammage du papier se réfère à sa « force » ou « densité ». Cela permet d’évaluer sa qualité et sa résistance. Pour peindre à l’aquarelle, il faut choisir un papier de grammage compris entre 250 g/m² et 300 g/m². Il faut comprendre que plus le papier a un grammage important, plus il sèche lentement et moins il aura tendance à gondoler. C’est exactement ce qu’on recherche à l’aquarelle.
Il existe également des papiers aquarelles de 180g, je ne les recommande que si vous prévoyez de faire des petites touches d’aquarelle avec peu d’eau et de les fixer. Le 600 grammes ne me semble pas indiqué pour des débutants.
Texture et grain
Le grain du papier se choisit selon vos goûts. Il existe beaucoup de types de grain parmi lesquels les plus connus sont le grain satiné ou satin (qui est très lisse), le grain fin et le grain torchon. Il faut essayer pour savoir ce que vous aimez comme texture mais généralement, pour du travail fin, on utilise des grains fins ou satinés. Tandis que le grain torchon va convenir à des travaux plus abstraits. Ceci étant dit, les grains satinés sont souvent difficiles à prendre en main car ils sèchent très rapidement et ne sont pas très indiqués pour le travail de fusion des couleurs. Pour débuter, un grain fin c’est très bien. Par contre, si vous avez envie de mettre en valeur la granulation de vos couleurs, c’est vers le grain torchon qu’il faut se tourner.
Couleur du papier
La couleur est un paramètre qu’on prendra en compte selon le projet mais qui, selon moi, importe peu quand on débute. Blanc, blanc cassé, blanc chaud ou blanc froid… Tout ça est une question de goût encore.
Quand on peint à l’aquarelle, le blanc c’est avant tout celui du papier (les zones qu’on ne peint pas). Et comme l’aquarelle est transparente, la couleur du papier va influer sur le rendu et la luminosité de vos couleurs.
Feuille, carnet ou bloc ?
Quand on se rend dans un magasin de loisirs créatifs ou beaux-arts, les papiers sont présentés de plusieurs façons : papier en bloc, à la feuille (voire format carte postale) ou en sketchbook/carnet.
Si vous débutez, les blocs peuvent être intéressants mais ils sont assez onéreux. Les blocs à quatre côtés collés ont l’avantage de maintenir le papier en place, comme si votre papier était tendu, et cela évite à celui-ci de trop gondoler. C’est aussi une contrainte car il faut attendre que l’aquarelle soit sèche pour pouvoir en peindre une suivante (et donc décoller le papier).
Le sketchbook fait main, ou le carnet d’aquarelle, est plus onéreux. Personnellement, j’achète du papier que je relie moi-même pour mes carnets d’aquarelle. J’ai d’ailleurs proposé un tutoriel de reliure copte sur la chaîne Youtube (pour un carnet qui s’ouvre à plat c’est plus pratique pour l’aquarelle) ! Le carnet est cependant facile à emporter. Si vous êtes sûre de la qualité du papier cela peut être une bonne option pour peindre à l’extérieur ou en voyage.
Acheter le papier aquarelle à la feuille demande de tendre son papier soi-même ou de choisir de ne pas le faire si on travaille avec peu d’eau. Vous pouvez acheter de très grands formats comme le format raisin (50×65 cm) ou Jésus (56×76 cm) et découper vous-même la feuille à la taille qui vous convient. C’est plus de liberté, plus économique (4 à 6 euros la feuille) mais aussi plus de main d’œuvre !
Personnellement, je recommande aux débutants de commencer par l’achat d’une feuille de papier aquarelle en grand format. C’est bien moins cher qu’un carnet qui finira probablement gâché s’ il ne vous plaît pas.
Est-ce que le papier coton ça vaut le coup quand on débute ?
Du coton dans le papier ?
On en vient à la matière et à la composition, sûrement le point le plus important dans le choix du papier.
Un peu avant, je vous expliquais qu’il n’y a pas que le grammage qui compte pour du papier aquarelle. En effet, ce qui importe c’est aussi sa composition. Un papier 300 grammes d’une marque n’est pas équivalent à un papier 300 gr d’une autre marque…
Il y a de nombreuses compositions différentes mais en gros, soit c’est du papier qui contient du coton soit il n’en contient pas, et à ce moment-là c’est du papier cellulose. Bien sûr il existe d’autres choses à tester : lin, bambou, mélange coton/cellulose, mélange lin/coton, etc.
Néanmoins, pour simplifier, du papier 100% coton, c’est certes plus cher mais c’est aussi un des meilleurs choix pour travailler l’aquarelle.
Oui, ça vaut le coup !
C’est difficile à expliquer à quelqu’un qui ne peint pas sur du coton mais le papier coton ça change TOUT. Même si vous débutez, penchez-vous rapidement sur le papier coton (achetez-en une feuille comme je l’explique plus haut). Après avoir pratiqué 3 ou 4 fois une même technique sur cellulose, passez au coton, et comparez !
Ma préférence pour le coton est liée au confort également, et à la sensation du pinceau sur le papier. J’ai appris plus rapidement des techniques comme les fusions des couleurs et des techniques mouillé sur mouillé car la diffusion des pigments est plus belle et plus efficace. L’aquarelle sèche moins vite, ce qui permet de travailler et de prendre le temps. Un beau lavis uniforme sans traces de pinceaux est très difficile à obtenir sur du papier cellulose.
Autre point positif pour le coton, on peut multiplier les couches de peinture et faire des glacis et éviter de réactiver les couches du dessous.
Le coton permet aussi d’éviter que le papier ne gondole en séchant… D’ailleurs, le séchage est également plus uniforme. Les auréoles sont plus fréquentes sur le cellulose à mon avis… Et c’est très frustrant quand on débute car on ne comprend pas toujours d’où viennent les auréoles.
Comme beaucoup de débutants, j’ai moi-même commencé sur du papier pas trop cher et souvent du cellulose. Je n’aimais pas d’ailleurs les discours sur « il faut du papier coton » que je trouvais élitiste. Le meilleur conseil qu’on m’ait donné, c’est celui-ci : peu importe l’aquarelle, peu importe le pinceau, prends du papier 100% coton de qualité.
La différence entre les papiers “aquarelle” et “mixed media”
D’après mon expérience et mes recherches, la grande différence entre les papiers mixed media ou multi-techniques et les papiers pour aquarelle, c’est le temps de séchage et l’épaisseur, ils sont souvent plus fins. Quand on peint à l’aquarelle on a généralement besoin d’un temps de séchage allongé pour travailler comme on le souhaite la couleur, et qu’elle n’imprègne pas le papier en faisant des traces de coups de pinceaux.
Expérimentez et ne vous enfermez dans aucun carcan. Mais : commencez rapidement par du papier 300 g/m² en 100% coton de bonne qualité (pH neutre ou sans acide, fabriqué sur forme ronde…)! C’est le papier qui est le plus important. Ni la peinture artisanale ou industrielle, ni le pinceau pour aquarelle, de la meilleure qualité qu’il soit, ne changeront quelque chose au résultat de votre peinture si votre papier est en cellulose ou en coton de mauvaise qualité. Sans parler du résultat, il y a aussi l’expérience : un retrait de peinture plus facile, un séchage moins rapide, une glisse du pinceau sur le papier…
Le collage
information optionnelle mais qui a son importance quand on se lance dans l’aquarelle à un niveau plus avancé : le collage.
Quand on est débutant, on ne va pas forcément avoir l’intérêt ou l’œil pour ce critère, mais c’est pourtant très important car ça fait totalement écho à mes propos précédents sur la composition.
Le collage, c’est un traitement qui permet aux fibres du papier de bien absorber l’eau et les pigments. Sans ce traitement, on a justement l’effet buvard. Le traitement est parfois à base d’amidon, de gélatine ou synthétique. Il peut être appliqué durant la fabrication de la feuille, ou après, sur une face, ou sur les deux.
Ce traitement, appelé collage, a une « durée de vie ». Je l’ai appris à mes dépends en stockant du papier dans un endroit humide.
En l’occurrence, en mouillant recto verso mon papier et en le tendant, j’ai réussi à récupérer une qualité et un confort de peinture. Mais cela m’a appris à ne pas surstocker le papier et surtout à le stocker à l’abri de l’humidité.
Je précise également une chose que l’on ne sait pas souvent, c’est que ce traitement n’est pas fait forcément des deux côtés du papier. Même si c’est le cas sur la plupart, veillez à faire attention à utiliser le bon côté du papier lorsque ce n’est pas le cas.
Enfin, il faut savoir que tous les papiers ne supportent pas de la même manière le fluide de masquage, la gomme et même la gomme mie de pain ou le travail à la plume.
Petit bonus numéro 1 : mon papier fait des traces blanches quand je peins !
Si quand vous peignez, vous avez l’impression que le papier rejette la couleur, voici une des causes : c’est possible si le collage est mal fait ou si le papier a pris trop de traces de doigts.
C’est un peu embêtant, et personnellement, j’ai renoncé à acheter certains papiers à cause de ça, comme une marque que je ne citerai pas mais qui, en promotion dans un magasin connu, est de très mauvaise qualité.
Mes astuces si ça arrive avec le coton ? Tendre le papier et le mouiller, comme je l’expliquais avant. Sinon, hélas, j’arrête juste d’acheter ce papier…
Bonus numéro 2 : comment savoir si notre papier va supporter l’aquarelle ?
On ne peut pas garantir que vous allez aimer le papier que vous achetez. Cependant, vous vous assurez une grande part de réussite avec l’achat d’un papier FAIT POUR l’aquarelle. Les mentions « dessin », « croquis », « huile » ou encore « mixed media » ne sont pas simplement commerciales pour le papier aquarelle. Elles sont indicatrices d’une recette de papier qui va permettre à l’aquarelle d’adhérer.
De même, si c’est du coton, vous avez de grandes chances d’obtenir un bon papier. Mais il faut aussi qu’il y ait écrit COTON car aquarelle ne veut pas dire coton. Cela m’est arrivé. j’ai acheté du papier que je pensais être coton, je voulais y mettre le prix en plus, et une fois rentrée à la maison j’ai découvert que dans le rayon aquarelle, induite en erreur par la marque, j’avais pris un carnet “Sennelier mixed media”. Donc si COTON 100% n’est pas écrit en gros, c’est que ce n’est pas du coton 100%, car c’est clairement un critère assez vendeur pour être écrit en gros, de même si ce n’est pas écrit Papier AQUARELLE, c’est que le papier n’est peut-être pas conçu pour.
Au sein des papiers aquarelle, les comportements sont différents et il y a plusieurs critères de réussite, mais clairement, le collage, la composition sont propres à chaque fabricant.
Un papier 300 grammes est également une bonne garantie mais attention, même du 300 grammes a besoin d’être fixé pour ne pas gondoler après séchage, et même du 300 grammes peut gondoler pendant la peinture et reprendre sa forme après séchage (c’est d’ailleurs pour ça que des artistes tendent le papier en le mouillant au préalable et c’est mon cas).
Après tout est question de goût et de techniques, vous n’aimerez pas la marque tout simplement.
Par exemple, le papier Arches a une odeur spéciale, il ne faut pas que ça vous dérange (et les chats adorent son odeur d’après une de mes amies artistes). Le Saunders Waterford a un grain fin assez texturé malgré tout, et un blanc un peu chaud. Le Lanaquarelle, que j’adorais, ne vieillit pas très bien et il n’est plus fabriqué. J’ai aussi testé Hahnemühle, et je n’aime pas du tout (c’est personnel mais je le trouve terne). Le Fabriano artistico montre trop de faiblesses en mouillé sur mouillé pour ma façon de peindre, mais je le trouve vraiment très très bien.
En résumé
Je prends quoi comme papier pour l’aquarelle si je veux juste faire un carnet de croquis ? J’ai envie pour le croquis de faire du crayon noir mais aussi des petites touches aquarelle. Pour ma part, je prends du papier mixed media ou aquarelle grain fin (avec vraiment un grain fin). Si ce sont juste des détails à l’aquarelle, je prends le Rougier et Plé multitechnique.
Si je veux peindre en mouillé sur mouillé ? pour des fusions ? pour des superpositions de couleurs en couches transparentes sans réactiver celles du dessous (glacis)? Je prends le papier coton et minimum 300 g.
Si je veux m’exercer ou faire des brouillons : je prends du 300 grammes cellulose.
Si je peins plutôt des détails ou des mini aplats en une seule couche, si je fais de la colorisation, le cellulose marche très bien.
Conclusion
Voilà, j’espère cette version 2024 de mon article sur le papier vous sera utile et qu’elle pourra vous accompagner au fur et à mesure de l’évolution de votre pratique. J’ai essayé de condenser les informations vraiment indispensables pour les débutants, mais aussi des critères importants pour quand on veut évoluer dans notre pratique artistique et dans l’apprentissage des techniques d’aquarelle.
Cette évolution est pour moi liée à la qualité du papier, bien plus qu’à celle des pinceaux et de l’aquarelle. Et c’est une fabricante d’aquarelle qui vous le dit. Ceci étant dit, je reste quand même persuadée qu’une aquarelle extra fine est aussi importante qu’un bon pinceau à lavis qui retient bien l’eau ou qu’un bon pinceau précision… mais ma pratique a beaucoup plus évolué en changeant de papier qu’en changeant d’aquarelle !
Faites marcher le réseau et demandez aux copines ou à la communauté aquarelle si elles veulent bien vous envoyer un échantillon papier ! Ou même, demandez dans les magasins qui vendent des échantillons papier ou qui en offrent. Certaines marques ne sont pas disponibles dans tous les magasins de loisirs créatifs et beaux-arts. N’hésitez pas à fouiller dans différents magasins et même à vous adresser à des sites en ligne.
Si vous avez une copine aquarelliste à qui vous avez envie de partager cet article de blog, n’hésitez pas, qui sait, elle acceptera peut-être de tester avec vous un nouveau papier, et vous pourrez ainsi vous partager une grande feuille de papier Arches !
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